Qu’est-ce que le Proof of Authority ?
Dans le contexte de l’abandon du PoW, les algorithmes Proof of Stake sont devenus l’une des options de consensus les plus populaires. Les points forts de PoS sont clairs : il fournit une incitation financière encore plus forte pour que les validateurs du réseau se comportent bien ; il ne nécessite pas beaucoup d’efforts de calcul et d’équipements spécialisés ; il ouvre la porte au sharding, qui contribue à rendre un réseau blockchain plus évolutif.
Avec tous ces avantages, il n’est pas surprenant qu’Ethereum, le deuxième réseau blockchain le plus populaire au monde, soit actuellement en train de passer de la preuve de travail au PoS. Cependant, la PoS présente également un inconvénient important qui reste souvent négligé.
Les algorithmes de preuve d’enjeu fonctionnent sur l’hypothèse que les personnes ayant des jetons misés dans un réseau seront incitées à agir dans l’intérêt du réseau, sinon elles risquent de perdre leur mise. Il semble donc logique de supposer que plus la participation d’une personne est importante, plus elle est motivée pour veiller au succès du réseau. Toutefois, cette hypothèse ne tient pas compte du fait que si des participations identiques ont la même valeur monétaire, elles n’ont pas forcément la même valeur pour leurs détenteurs. Par exemple, une personne qui a mis en jeu 20% de ses avoirs totaux dans un réseau est susceptible d’être beaucoup plus investie dans le succès de ce réseau qu’une personne qui a mis en jeu 1% de ses avoirs, indépendamment de la taille réelle de la mise.
C’est ce que Proof of Authority vise à améliorer. L’idée de l’algorithme est qu’au lieu de jetons, les participants au réseau mettent en jeu leur identité. Cela signifie que, contrairement à la plupart des protocoles de blockchain où n’importe qui peut se joindre sans divulguer son identité, les validateurs des systèmes de PoA sont des entités connues qui mettent leur réputation en jeu pour avoir le droit de valider les blocs. Cette modification du modèle PoS élimine la nécessité de prendre en compte les écarts monétaires potentiels entre les validateurs et garantit que tous les participants au réseau sont également motivés pour travailler au succès de leur réseau.
Proof of Authority : avantages et inconvénients
L’exigence d’identité rend la PoA peu pratique pour les blockchains publiques telles que Bitcoin et Ethereum, qui comptent des centaines, voire des milliers de nœuds de validation. C’est pourquoi les réseaux de PoA ont généralement un nombre relativement faible de nœuds de validation, ce qui les rend moins décentralisés.
Comme la PdA, la preuve d’autorité exige un effort de calcul minimal et ne nécessite pas d’équipement spécialisé. Cependant, les réseaux de preuve d’autorité acceptent généralement comme validateurs des entités dont la réputation est établie, ce qui signifie que l’obtention de ce rôle est généralement hors de portée d’une personne ordinaire.
En raison du nombre relativement faible de validateurs, la PoA est mieux adaptée aux réseaux d’entreprise tels que les consortiums blockchain et autres réseaux privés où un certain niveau de confiance existe déjà entre les membres. Il est révélateur que Hyperledger Besu, une implémentation d’Enterprise Ethereum, offre deux options de PoA.
Les testnets présentent un autre cas d’utilisation fort pour la preuve d’autorité. Le consensus PoA est idéal pour fournir un environnement de contrôle permettant de tester des fonctionnalités avant de les lancer sur le réseau principal. Trois des testnets d’Ethereum, à savoir Kovan, Goerli et Rinkeby, utilisent la preuve d’autorité. Parallèlement, l’un des protocoles de blockchain les plus en vogue actuellement, Polkadot, a été lancé l’année dernière en version bêta en tant que réseau PoA, avant de passer à un PoS pour sa version complète.
La preuve d’autorité est également une excellente option pour une sidechain, un type de blockchain fonctionnant en parallèle et connectée à une blockchain mère via un pont bidirectionnel. Un exemple est le POA Network, une sidechain publique sur Ethereum qui repose sur des validateurs présélectionnés dont les identités sont publiques et vérifiables.
Et puis il y a VeChainThor, qui est peut-être l’exemple le plus médiatisé d’un réseau public utilisant le consensus PoA. Ce réseau vise à fournir des solutions d’entreprise alimentées par la blockchain.
L’avenir de la preuve d’autorité
En fin de compte, le secteur des entreprises sera probablement le domaine où la preuve d’autorité gagnera le plus de terrain. Il est peu probable que les algorithmes basés sur la PoA puissent un jour alimenter des plateformes publiques comptant des milliers, voire des millions d’utilisateurs, mais ils sont déjà excellents pour construire des réseaux étroits et allégés adaptés aux besoins d’un nombre limité de parties prenantes connues. C’est là que la preuve d’autorité brille et qu’elle est susceptible d’avoir le plus grand impact.