DAC8 : l’Europe met fin à l’anonymat des cryptos dès 2026

L’Union européenne s’apprête à bouleverser le monde des cryptomonnaies avec l’entrée en vigueur, le 1ᵉʳ janvier 2026, de la directive Directive 2011/16/UE modifiée — plus connue sous le nom de DAC8. Ce texte marque une étape déterminante : toutes les transactions en crypto-actifs effectuées via des prestataires (exchanges, plateformes, wallets régulés…) devront désormais être reportées aux administrations fiscales, et ces données seront automatiquement partagées entre États membres.

🛑 Ce qui change concrètement

  • Les prestataires de services sur crypto-actifs (RCASP) devront identifier leurs utilisateurs, suivre leurs transactions et transmettre des rapports détaillés aux autorités fiscales.
  • Ces informations — transfert, échange, conversion, plus-values — seront automatiquement partagées entre pays de l’UE, ce qui rendra plus difficile l’évasion fiscale transfrontalière.
  • La France, comme d’autres États membres, devra transposer la directive en droit national d’ici fin 2025.

📉 Impact pour les investisseurs et utilisateurs de cryptos

Pour les particuliers, c’est la fin d’une certaine « zone grise » : l’anonymat des portefeuilles pourrait appartenir au passé.

Pour les plateformes, la pression réglementaire monte : adaptation des systèmes KYC/AML, mise en place d’outils de reporting, réorganisation potentielle des opérations transfrontalières. Ce surcoût pourrait modifier l’offre crypto en Europe, voire inciter certains acteurs à se retirer du marché.

🔎 Enjeux : transparence, conformité… mais atouts pour la régulation

L’objectif officiel de la directive est clair : renforcer la coopération fiscale entre États membres, lutter contre l’évasion et harmoniser la fiscalité des crypto-actifs dans un cadre européen.

🧭 Que surveiller dans les mois à venir

  • La transposition nationale de DAC8 dans les différents États membres : délais, modalités, formulaires pour les contribuables.
  • La mise en place concrète du reporting des plateformes et la première vague d’échanges d’informations entre administrations — dès les premières opérations 2026.
  • Les réactions des acteurs du secteur : adaptabilité, fermeture possible de certaines plateformes, réflexion sur l’hébergement des cryptos hors-UE.
  • Les conséquences sur l’innovation dans l’écosystème crypto : entre régulation accrue et besoin de conformité, certains projets pourraient reculer ou migrer.